Le wokisme trouve son origine aux États-Unis, où il a révélé toute sa dangerosité en 2017, sur le campus d’Evergreen, contraignant un professeur de biologie à démissionner, impuissant devant une foule atteinte de ce virus de l’esprit. Ces derniers, assumant et revendiquant le terme de « woke », prétendent être éveillés et ainsi mieux comprendre le monde, avec le devoir d’imposer à tous leur vision, qu’ils considèrent comme plus juste.
Depuis, cette branche radicale du progressisme s’est largement diffusée en Occident. Un progressisme qui, au demeurant, semble s’en accommoder, voire s’en servir de tremplin, puisque ceux qui le combattent sont automatiquement qualifiés d’intolérants, jouant en permanence le jeu du chantage moral.
Le mérite plutôt que la discrimination positive ? Vous êtes raciste.
Anne Boleyn (épouse d’Henri VIII) est noire sur Netflix, alors qu’elle était blanche et rousse, et ça vous gêne ? Raciste.
Le viking Haakon est joué par… une femme noire ? Double peine : vous êtes sexiste et raciste.
Un dessin animé pour enfants fait la promotion du non-binarisme ? Vous êtes transphobe.
Le principe est simple : inverser le bon sens et faire passer l’absurde pour une vertu.
Cela paraît insensé, et pourtant, des signes inquiétants doivent nous alerter. Si la Corse semble épargnée — la notion même de wokisme reste inconnue pour certains —, pour combien de temps encore le restera-t-elle ?
Quelques boucliers méritent donc d’être levés : un devoir pour préserver les milliers de plus jeunes esprits, ou les plus vulnérables.
En effet, vu la façon dont il s’est répandu ailleurs, pourquoi penser que nous ferions exception ? La raison, ou du moins la prudence, impose d’agir précocement.
Les ravages se sont d’ailleurs déjà fait ressentir en France, avec encore un dernier exemple récemment : un gynécologue suspendu d’exercice pendant deux mois par l’Ordre des médecins pour avoir refusé d’examiner une femme transgenre — comprendre : un homme devenu femme — au motif qu’il n’examine que des femmes.
Si chacun est libre de se sentir comme il veut, fondamentalement, ne lui en déplaise, il est ce qu’il est : c’est ainsi.
Biologiquement, imagine-t-on pouvoir examiner la prostate d’une femme devenue homme ?
Eh bien soit : dans ce bras de fer, la victoire a basculé dans le camp du délire.
Entre les thèses de sociologues déconnectés, la contamination des universités, la bien-pensance bourgeoise parisienne, et un acharnement médiatique à vouloir nous faire avaler la pilule woke — et à aimer ça —, tout cela a visiblement réussi à atteindre la Corse.
Nous avons déjà évoqué la décision prise par le conseil municipal de Bastia de vouloir sensibiliser les agents en contact avec les enfants à la théorie du genre, et de promouvoir l’écriture du corse en langue inclusive.
C’était au tour de l’Università di Corsica, il y a quelques semaines, de glisser, en proposant dans un sondage sur la pratique du sport, la réponse « ne souhaite pas répondre » à la question « Quel est votre sexe ? ».
Récidive encore récemment dans une enquête qui, dès la deuxième question, laisse le choix de désigner son sexe parmi homme, femme ou autre.
« Autre », ou « ne souhaite pas répondre » à une question si simple ?
N’y voyons ici aucune courtoisie dans la formulation, mais bien le premier signe de l’infiltrat woke.
Les États-Unis, véritable laboratoire où les choses arrivent dix ans avant qu’elles ne se produisent outre-Atlantique, ont déjà vu ce phénomène générer tant de dégâts que le président Donald Trump a dû décréter, dès sa prise de fonction, qu’il n’existait que deux genres : homme et femme.
Il est capital de veiller à ce que ce virus ne se répande pas dans notre île, si l’on veut éviter, outre nombre d’absurdités, la banalisation de mutilations sexuelles irréversibles, dont les dommages collatéraux vont jusqu’à provoquer de graves troubles sociaux et psychologiques.
En Europe, ne sous-estimons pas l’arrivée de ce phénomène et son rayon d’action.
En Belgique, on efface le sexe sur les cartes d’identité par « respect » pour ceux qui ne se reconnaissent ni homme ni femme.
En France, sur les sites de délivrance d’actes civils, père et mère s’effacent au profit de parent 1 et parent 2.
Quand, en Italie, au contraire, le gouvernement Meloni interdit l’écriture neutre à l’école (équivalent de l’écriture inclusive en France), afin de stopper net la progression de cette folle idéologie.
Deux lignes de front : à nous de choisir la nôtre.
L’université est le lieu où l’on confronte les idées, y compris celles qui dérangent.
Mais l’université, c’est aussi le lieu où le savoir est préservé et transmis.
À Corti, avec une filière médecine qui étoffe désormais son offre jusqu’à la 3e année, une filière scientifique, et une biologique, un questionnaire remettant en cause l’existence de seulement deux genres fait tâche.
Si petite soit-elle, l’Università di Corsica est un outil essentiel pour notre île.
Un nettoyage de printemps s’impose.
Elle a vocation à former, à exceller. Elle le fait déjà et nous tenons à ce qu’elle continue.
C’est bien pour cela que l’idéologie woke n’y a pas, et n’y aura jamais sa place.
Thomas Selvini