Ce monde rural que Paris ignore

Ce lundi 7 avril était votée à l’Assemblée nationale une proposition de loi visant à « harmoniser le mode de scrutin aux élections municipales afin de garantir la vitalité démocratique ». Derrière ce lexique qui assure à quiconque l’emploie de finir major de promo en licence de socio, se cache une toute autre réalité : celle des élites déconnectées, issues de l’entre-soi parisien, pour qui la vision du monde qu’elles prônent doit être aussi, ou plutôt surtout, celle des autres.

Soit, cela a été voté, la démocratie est respectée, et une nouvelle facétie administrative s’ajoutera sur les épaules des communes de moins de 1 000 habitants qui, jusque-là épargnées par la parité, devront désormais s’engager à la respecter.

Parité qui, rappelons-le, ne sera jamais imposée pour les métiers physiquement éprouvants ou dangereux. Une vision sélective, en somme, de l’égalité.

Qu’importe donc le quotidien, qu’importent les problématiques, et qu’importent les mœurs dans les provinces : l’idéologie bourgeoise bien-pensante doit s’étendre à l’ensemble du territoire. Les femmes ne sont pas assez présentes ? Elles n’en ont pas envie ? Elles y seront !

On retrouve bien là l’ADN du jacobinisme, cet étrange universalisme qui oublie qu’au-delà des murs de Paris se trouvent les régions et leurs villages, dont la vie ne peut se calquer sur le modèle de la capitale.

Une preuve de plus, donc, que dans la capitale on ignore les réalités – si ce n’est l’existence – du monde rural. Celui-là même qui a fait la France, sans qui celle-ci s’effondrerait, quoique le processus semble déjà bien entamé, par des jacobins la plaçant chaque jour un peu plus sur les rails du déclin.

Ce vote est par ailleurs passé de peu, par 204 voix contre 180. Côté représentants corses, on retrouve un vote contre, tant du député LR François-Xavier Ceccoli que du député du PNC Paul-André Colombani.

Rien de bien étonnant, lorsque l’on sait que sur 360 communes, la Corse en compte environ 300 de moins de 1 000 habitants. Communes qui, bien souvent, le sont bien en deçà, excédant péniblement les 500 – avec 270 communes n’atteignant même pas cette démographie – et une moyenne d’âge avoisinant les 65 ans.

Mais il est étonnant de voir que le député de la majorité territoriale, Michel Castellani, malgré six mois de giri citatini è paesani auxquels nul ne pouvait échapper dans les médias tant ils ont été mis en avant, ait jugé bon de s’abstenir. Un vote contre aurait-il contrarié la Macronie ? Impossible de le savoir, mais les maires et candidats aux municipales, attachés au bon fonctionnement de leur commune, sauront, je pense, s’en souvenir.

Point positif toutefois : le progressisme parisien, qui aime valider l’existence de dizaines de sexes pour contenter « tout le monde », au nom de la tolérance et de la liberté, confirme finalement qu’il n’en existe bien que deux : homme et femme.

Une clé, peut-être, pour contourner cette énième absurdité bobo : lors de la composition des listes communales, au nom de la tolérance et de la liberté, mentionnez le sexe opposé à côté de votre nom, si cela permet de respecter la parité.

Après tout, qui mieux que vous peut dire ce que vous êtes ?

A Rivista

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *